NOS METIERS, LEURS PORTEFEUILLES
l’âme damnée de nos employeurs : AXESS
Depuis plus de vingt-cinq ans, nos métiers sont méthodiquement dévalorisés et nous avons perdu plus de 30 % de notre pouvoir d’achat. Ceci n’est pas un fait de logique humanitaire.
Non, ce n’est pas par accident, ni par manque de compréhension, mais par choix. Un choix délibérément froid et strictement financier, le choix de faire des économies sur le dos d’une société à la dérive et sur le nôtre aussi.
Ils n’ont de cesse que de rogner nos conditions de travail, réduire nos droits, d‘exiger toujours plus avec toujours moins. Derrière les beaux discours sur l’évolution du secteur, derrière les restructurations, derrière les appels du gouvernement aux jeunes générations à s’engager dans le secteur, derrière des tables ovales où ils siègent évidemment aux foyers principaux, il n’y a qu’une logique : rentabiliser ce qui ne devrait pas l’être.
Nos mobilisations du 1er avril 2004, 2009, 2014 se sont voulues des rappels à l’ordre face à ces politiques destructrices. Chaque fois, nous avons dû nous battre pour empêcher que notre travail soit réduit à une ligne budgétaire ajustable.
Il est temps de nous rappeler que la lutte pour la dignité n’est pas un épisode isolé mais un chemin que nous traçons ensemble. Refusons d’être de simples rouages dans une machine qui nous écrase.
Aujourd’hui encore, le syndicat employeur Axess pousse toujours plus loin cette volonté de déréglementer, d’attaquer nos acquis et de transformer notre engagement en une simple prestation de service interchangeable avec l’unique préoccupation de « gagner de l’argent ? », de dépenser moins ( de quelles poches bien larges ?), sans cependant être à même d‘intégrer intellectuellement que nos métiers sont un investissement sociétal, un rempart à de futures dépenses excessives pour réparer ce que nous avons pour mission de prévenir.
Nous ne pouvons que refuser :
– de devenir des variables d’ajustement comptables d’une gestion gloutonne et égoïste, Nous ne sommes pas des chiffres dans un tableau Excel. Nous sommes des professionnels engagés, aux côtés des plus fragiles, notre travail ne se brade pas sous prétexte d’équilibre budgétaire pour le confort d’un fumeur de cigares ou d’un exilé fiscal.
– le rognage progressif de nos acquis sociaux
Derrière chaque droit conquis, il y a une lutte passée, âpre et suivie par nos prédécesseurs. L’érosion ici n’est pas naturelle.
Aujourd’hui, hier aussi, Axess (syneas, fegapei, Nexem, car comme des caméléons ils changent de forme mais demeurent les mêmes, veut les réduire, les rogner, les vider de leur substance pour maximiser la rentabilité. Vous payez des impôts si vous avez « de la chance dans nos professions ? » Alors vous participez à l’effort de guerre !
– des conditions de travail qui se dégradent au nom de l’inclusion (rapport Piveteau entre autres), de la justice, de l’efficience et du manque de places lié aux fermetures décidées par le département
Nous sommes assommés de termes qui n’ont pas le même sens pour tous : optimisation, modernisation, solidarité, disponibilité etc…. Mais dans la réalité, cela signifie moins de moyens, plus de charges et une pression qui pèse sur chacun d’entre nous, aucune reconnaissance, aucun respect du public accueilli malgré l’onirique loi de 2002-2 (l’usager au centre du dispositif).
Aucun filtre professionnel dans les accueils, bourreaux et victimes mélangés, pathologies lourdes dans des structures inadaptées avec un seul professionnel non formé en charge de groupes supérieurs à 10 personnes, 12… où se situe le respect de l’usager, des professionnels et de l’éthique ?
Ce que nous exigeons
– Le respect de notre métier, de nos usagers et de notre engagement
Nous ne comptons plus nos heures, nous donnons bien plus que ce que le contrat prévoit, parce que nous croyons en l’humain. Ce que nous demandons, c’est que cet engagement soit reconnu et non exploité à des fins qui nous échappent,
– Des moyens à la hauteur des besoins
Il est martelé par personnalités politiques richissimes pour qui quelques jours de travail suffisent à octroyer une retraite taux plein à vie que « les caisses sont vides » mais elles ne le sont jamais quand il s’agit de financer certaines réformes, certains privilèges ou d’accorder des exonérations ou des aides aux plus riches dont nul (ou presque) ne sait à quoi elles ne servent ni ce qu’elles rapportent à la nation,
Il est temps de remettre les priorités à leur juste place.
– Une vraie revalorisation de nos métiers
Il ne suffit pas de beaux discours, il faut des actes concrets : salaires, effectifs, conditions de travail dignes. 50 centimes d’augmentation du point d’indice en 25 ans !!! Le smic, l’inflation, le prix du pain ?
Il faut se battre pour exister
Nos mobilisations passées ont permis d’éviter le pire jusqu’à aujourd’hui mais ne nous ont pas procuré le meilleur, le mieux-être et donc le mieux travailler, et elles n’ont malheureusement pas suffi à inverser la tendance.
Aujourd’hui, si nous ne réagissons pas, demain sera pire. Ce n’est pas une menace en l’air, c’est un fait, une prédiction !
Se mobiliser, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Se mobiliser c’est refuser d’être les spectateurs impuissants de la casse organisée de nos métiers.
Se mobiliser c’est exiger que l’on cesse de nous traiter comme une dépense qu’il faudrait réduire lorsque nous sommes un investissement.
L’épisode covid a montré que nous étions des travailleurs de l’ombre et pour ce qu’en ont récolté les hospitaliers dans le feu des projecteurs, nous pouvons pleurer d’avance si nous demeurons inertes…
Notre combat, notre voix nous guident vers cette mobilisation pour dire non à l’injustice et oui à un avenir où notre engagement serait réellement reconnu. Ce combat ne se limite pas à une date précise ; il est inscrit dans chacun de nos jours, dans chaque échange et chaque geste solidaire de notre quotidien.
Nous ne sommes pas une charge. Nous sommes la force vive du secteur social et médico-social, un rouage vital de notre société tant qu’elle demeure démocratique. Il est temps de le rappeler, haut et fort. Tout le monde dans les rues le 1er avril 2025 !
Ensemble, faisons front pour la dignité, le respect et l’avenir de nos professions.
